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Epreuves orales - aspects pratiques
Les épreuves orales de l'agrégation interne d'histoire et de géographie se déroulent à l'Espé de Châlons-en-Champagne (ex-Châlons-sur-Marne) à la suite de la décentralisation des épreuves orales du Capes HG de Jussieu vers la Province. La bibliothèque de l'Espé est ainsi régulièrement alimentée par des publications en lien avec les questions au programme du Capes qui deviennent ensuite celles de l'agrégation interne.
Calendrier Les épreuves sont organisées durant la première semaine des vacances de Pâques de la zone B, dont fait partie l'académie de Reims, sur six journées consécutives du dimanche au vendredi inclus. Les deux oraux ont lieu sur deux sessions de trois jours ; du dimanche au lundi tous les candidats passent leur premier oral, puis du mercredi au vendredi leur second oral. Cela signifie concrètement que les candidats sont convoqués à quatre jours d'intervalle : le dimanche et le mercredi ou le lundi et le jeudi ou enfin le mardi et le vendredi.
Frais de déplacement Le site de l'académie de Grenoble précise les conditions et modalités de cette prise en charge pour les agents, titulaires ou non, en activité au moment du concours. Voir aussi www.service-public.fr
Hébergement Ceux qui viennent de loin doivent donc se préparer à y séjourner quatre nuits consécutives. Châlons dispose de suffisamment d'hôtels pour tous les candidats (et les examinateurs) en centre-ville. Néanmoins le choix se réduit très vite dès que les résultats de l'admissibilité sont publiés. Par contre certaines expériences font état de nuisances sonores pas toujours compatibles avec l'exigence de quiétude du candidat. Des chambres d'hôte peuvent présenter l'avantage du calme et d'un certain isolement par rapport à l'agitation très concentrée des candidats comme des examinateurs pour lesquels les lieux fréquentés offrent peu d'alternatives. La question du sommeil, du repos et de la récupération ne doit pas être négligée pour les candidats qui resteront sur place.
L'Espé jouit d'une centralité avantageuse près du parc, avec des possibilités de stationnement.
Bibliothèque La bibliothèque est accessible à partir de 17h la veille de chaque oral, donc uniquement pour les candidats du lendemain, avec la convocation et une pièce d'identité. Pour les novices cela constitue immanquablement la première épreuve en terme de gestion du stress. Il est cependant indispensable de s'y plier ne serait-ce que pour s'approprier les lieux et l'agencement des deux salles consacrées l'une à l'histoire et l'autre à la géo avec les livres répartis sur des tables selon des classifications à maîtriser. Un couloir est dévolu aux manuels, aux cartes et aux exemplaires de la Documentation photographique. Certains notent scrupuleusement des références, des emplacements, crayonnent des plans ou font des listes ; d'autres cherchent avant tout à apprivoiser l'angoisse. Il n'y a pas de règle. Attention toutefois de ne pas trop faire monter la pression. Un certain nombre de livres sont peu utilisables, trop anciens ou trop spécialisés. Par contre les ouvrages neufs ou récents doivent attirer l'attention. Ils ont sans doute été achetés en lien avec des sujets.
Assister à des oraux Il est aussi possible d'assister aux oraux d'autres candidats ; là encore difficile de formuler un conseil. Y assister peut générer du stress ou conduire à mal interpréter les attentes. Les jurys n'expriment rien de probant. Si on juge favorablement une prestation de qualité on tend soi-même à se mésestimer, si au contraire on la trouve médiocre on craint de ne pas faire beaucoup mieux. Par ailleurs des oraux jugés brillants par les regards extérieurs ont écopé de notes moyennes (7/20 pour un oral jugé "bluffant" et "impressionnant de maîtrise" par deux candidats spectateurs). Les règles d'appréciation du candidat ne sont pas forcément celles du jury.
Tenue correcte exigée ? Pour ce qui concerne la tenue, il semble évident qu'elle témoigne de l'attention et de l'importance accordées aussi bien au jury qu'à la situation et à la nature de l'épreuve. Il suffit d'observer celle des membres du jury. Sans que la cravate soit exigée ni le tailleur requis, la neutralité associée à la rigueur éviteront au jury de se focaliser sur d'inutiles détails disgracieux. Il convient aussi de se sentir à l'aise en sachant qu'il peut faire très chaud dans certaines salles (de préparation et de passage) exposées au soleil.
Matériel et provisions Il convient évidemment de se munir d'un équipement adéquat, en particulier :
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feutres pour transparent (plutôt permanents, on transpire beaucoup)
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règle + normographe (règle plate appelée aussi normographes, dans lesquelles sont découpées des formes géométriques de tailles diverses, ronds, carrés, rectangles, autant de formes utiles pour la cartographie).
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un guide-ligne pour la présentation de la bibliographie ou du plan
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surligneurs
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ciseaux, colle, ruban adhésif pour insérer d'éventuels transparents dans le fil de l'exposé ou recomposer l'agencement de l'exposé sans devoir recopier toute une partie
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post-it de plusieurs couleurs pour servir de marque page dans les ouvrages ou manuels et indexer les documents pour chacune des parties de l'exposé (au moins trois couleurs pour les trois parties de l'exposé)
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une agrafeuse pour limiter les risques de feuilles volantes (on peut ainsi agrafer chacune des parties de l'exposé pour limiter les maladresses dues au stress inévitable)
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un instrument fiable de mesure du temps...
Quelques provisions de bouche suffisent, aussi bien par manque de temps que d'appétit. Fruits secs, biscuits énergétiques et une bonne hydratation, particulièrement avant l'oral, permettent de ne pas flancher.
Accueil des candidats et tirage au sort Chaque matinée, les différentes "vagues" de candidats sont d'abord reçues par les responsables du centre. La prise en charge par le personnel d'accueil est remarquable, pleine de bienveillance et de disponibilité. Les modalités du premier oral sont explicitées dans le détail et toutes les réponses sont fournies aux questions anxieuses qui ne manquent pas de surgir. Lors du second oral le pouls est pris et les formalités sont plus brèves.
Les candidats sont dirigés vers une salle pour le tirage au sort et répartis devant des membres du jury qui leur font tirer un sujet, découvert, recopié sur la fiche qui servira à inscrire les commentaires et la note, puis signé. Les appariteurs les conduisent ensuite vers les salles de préparation.
Configuration des lieux Les salles d'étude sont vastes, silencieuses, et accueillent une dizaine de candidats qui disposent tous d'une rangée de tables. Des dictionnaires (noms propres et noms communs) sont en libre accès ainsi que Les mots de la géographie de Brunet et le Lévy-Lussault. Les textes officiels des programmes du collège et du lycée y sont aussi, mais pas les fiches Eduscol.
Les salles d'oral sont équipées a minima : un tableau ou un paperboard, un retro-projecteur plus ou moins fonctionnel...
Le temps de la préparation Les cinq heures passent très vite ; d'ailleurs il vaut mieux tabler sur 4h30. Après le tirage du sujet on s'installe dans la salle de préparation pour 15 minutes puis on a 45 minutes (au maximum) pour se rendre à la bibliothèque.
Le candidat a droit à : - cinq ouvrages universitaires pris dans la bibliothèque - une carte murale - deux manuels scolaires - deux dossiers de la Documentation photographique - deux documents sur transparents - deux revues L'Histoire - des cartes topographiques à différentes échelles - des photocopies mais à demander au moins une heure avant la fin du temps de préparation
Afin de ne pas se laisser déborder par le temps, voici quelques indications que chacun adaptera au fil d'entraînements préalables :
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15' lecture et relecture du sujet, brainstorming et prise de notes diverses pour l'exposé, pour la bibliothèque (idées de documents, de livres...) ; ce temps est primordial pour ne pas se tromper dans l'appréhension du sujet ;
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30' en bibliothèque, recherche de livres, de manuels et de documents. Il n'est pas nécessaire d'utiliser intégralement les 45 minutes autorisées car attention, tout va très vite ensuite ;
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15' définition des termes et du cadre du sujet ;
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30' élaboration du plan, les trois grandes parties et leurs deux ou trois sous-parties ; réserver une page par sous-partie, éviter d'utiliser le verso des feuilles ;
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15' rédaction de l'introduction avec le plus grand soin pour asseoir d'emblée l'assurance du propos ;
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15' choix des documents, environ un par partie, et éventuellement demande de photocopies ou de reproduction sur transparents ;
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45' transposition pédagogique qui pourra être éventuellement ensuite découpée et insérée dans l'exposé, ou trouver sa place à la fin ;
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3 x 30' pour chacune des trois parties ;
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15' conclusion et rédaction de la bibliographie qui sera soumise au jury (1 exemplaire suffit)
Pensez à numéroter les pages, à porter en bas de chaque page un temps indicatif cumulé qui serve de repère pendant l'oral.
Une dizaine de minutes avant l'heure de passage, l'appariteur vient chercher "son" candidat pour l'amener dans la salle. Il aide éventuellement à porter le matériel (livres, carte...). Il rassure aussi, conscient de l'état de stress inhérent à l'exercice. Une petite dose de sucre et d'hydratation à ce stade-là n'est pas superflue.
Le temps de l'oral
L'oral dure 40 minutes avec une marge d'appréciation assez limitée (-5' / +3') dont le dépassement risque d'être préjudiciable. Il est impératif de connaître son débit de parole en minutes par page. Il faut savoir accélérer, couper, ralentir. Pour cela, des entraînements en situation sont indispensables.
La maîtrise de l'oral ne s'improvise pas, même pour un enseignant. Elle est par ailleurs toujours perfectible. Il serait opportun pour s'y confronter de s'être enregistré au préalable sur un oral blanc ou dans une heure de cours pour connaître sa voix, ses tics de langage ou d'intonations.
Une fois dans la salle, une bonne disposition des livres ou documents à utiliser avec les post-it de différentes couleurs évitera les oublis ou les confusions toujours difficiles à gérer dans le contexte.
Avant de commencer, il est opportun de placer en évidence une montre calée sur un horaire fictif (par exemple midi) permettant d'un simple coup d'oeil de mesurer le temps restant avant le seuil des 40 minutes. Il faut savoir se détacher des notes et être capable d'intégrer une présentation au jury des documents, de leur exploitation, sans perdre le fil du propos. A la fin, un commentaire de la bibliographie est apprécié et peut permettre de combler une ou deux minutes.
La séance des questions Avant la reprise le candidat est invité à s'asseoir. Il ne faut pas hésiter. C'est aussi le moment de boire et de reprendre son souffle. Beaucoup de choses se jouent au cours de cette ultime épreuve. Un membre du jury, qui a choisi le sujet, a sans doute des attentes assez précises ; les autres, qui n'en ont qu'une connaissance vague, prennent part néanmoins sur des aspects plus périphériques, ce qui peut déstabiliser car on a parfois du mal à voir sur quel terrain s'engager. Dans tous les cas il convient de rester calme, posé, de ne pas hésiter à s'accorder le temps de la réflexion, de concéder une méconnaissance. Mais il sera apprécié que le candidat ne soit pas déstabilisé (d'ailleurs le jury est assez bienveillant de ce point de vue) et, sans botter en touche, puisse trouver une réponse adaptée : un auteur, un ouvrage, une référence (expo, débats autour d'une question, d'un film, rendez-vous de Blois ou St Dié) qui montre qu'il garde un regard curieux sur l'actualité de sa discipline. "Je l'ignore mais..." est toujours préférable à "je ne sais pas !".
En sortant, n'oubliez pas de saluer et de remercier le jury. Pour lui aussi ces oraux sont une épreuve !
D'un oral à l'autre Il est inutile de chercher à se faire un point de vue sur sa prestation. Le jury exprime peu de signes et ils peuvent être mal interprétés ; une très grande impassibilité a conduit finalement à une note exceptionnelle quand une affabilité démonstrative s'est traduite par une note médiocre. il est en de même du crédit à apporter au point de vue extérieur des éventuels candidats-spectateurs. Inutile de tirer des conjectures. Le mieux est de faire abstraction et de se projeter dans l'intermède entre les deux oraux.
Entre les épreuves s'écoulent deux jours entiers. L'idéal est de pouvoir rester sur place pour s'offrir un peu de détente, d'ultimes révisions des fondamentaux qui servent surtout à rassurer, éventuellement un peu de tourisme. Le centre d'interprétation de Suippes sur 14-18 vaut le détour. La veille, une visite approfondie de la bibliothèque, moins stressante que la première, permet de se remobiliser.
Les résultats
Une réunion d'harmonisation se tient le samedi lendemain des derniers oraux. Les résultats sont publiés le lundi suivant sur Publinet. Les candidats peuvent demander communication de leurs copies (scannées et réimprimées pour l'occasion) en septembre. Les modalités sont exposées ici. Les copies sont peu ou pas du tout annotées, et donc de peu d'utilité pour ceux qui ont échoué sauf à les faire lire à un correcteur avisé susceptible de faire un retour critique constructif. Pour les non-admis il est possible de demander en outre les commentaires des épreuves orales. Mais il faut s'attendre éventuellement à des jugements sévères lorsque la note est faible. un échec à l'oral ne doit pas décourager. Beaucoup d'admis ont profité de l'expérience pour s'aguerrir. Mais il est vrai aussi que la préparation est un sacrifice personnel et parfois familial qu'il n'est pas forcément souhaitable de renouveler.
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